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Contribution postée le 12 décembre 2019 à 15 h 03 min

Concertation préalable sur l’incinérateur-UVE de Saint-Pierre : le grand ENFUMAGE d’ILEVA continue !

ENFUMAGE N°1 : Concertation Préalable organisée par… ILEVA !
Concertation ??? Pourquoi pour un projet de 404 Millions d’euros ttc avec un emprunt de 190 millions d’euros sur 30 ans impliquant un service aussi sensible que celui des déchets pour 550 000 habitants de La Réunion impactant sur des dizaines d’années leur Santé, leur Cadre de Vie, leur Pouvoir d’Achat et l’avenir durable même de La Réunion, la population n’a eu droit qu’à une simple ‘concertation’ de 55 jours et pas un VRAI DÉBAT PUBLIC d’au moins 90 jours ? Comme c’est le cas pour des projets beaucoup moins impactants qu’un incinérateur à terre comme par exemple ‘l’éolien en mer’ (cf https://www.debatpublic.fr/projet-deolien-mer-au-large-normandie ).
Préalable ??? Pourquoi cette concertation intervient-elle plus de 300 jours après la signature du marché alors que les habitants n’ont jamais été consultés sur l’opportunité de cette signature ? Quelle autre consultation concertation débat a été engagé avec les citoyens au sujet de cet incinérateur, appelé par les communicants-enfumeurs ‘UVE’ pour Unité de Valorisation Energétique, que ce soit avant la signature du marché le 28 Décembre 2018 ou après ?
Avec des questions orientées sur le site de ‘concertation’ runeva.re « Êtes-vous pour ou contre l’enfouissement ? » peut-on sérieusement penser qu’une concertation organisée par les promoteurs de l’incinérateur puisse être objective et neutre ?

ENFUMAGE N°2 : l’incinérateur écologique !!!
« Il n’y aura pas d’impact environnemental, aucune incidence ou de problèmes sur la santé de nos concitoyens en particulier les habitants de Saint-Pierre et Saint-Louis situés à proximité et ce ne sont que les déchets ultimes (non recyclables) qui seront brûlés » nous rassure ILEVA. « Ne vous inquiétez pas … Faites-nous confiance ! Tout est sous contrôle» affirment-ils.
En quoi les cendres d’incinération (15 000 tonnes de mâchefers) qui seront majoritairement enfouies respectent les trois objectifs annoncés par ILEVA dans le document de synthèse de concertation (p.13) et « engagent la Réunion dans une démarche vertueuse », « préservent l’environnement en réduisant les nuisances et les pollutions » et « favorisent […] le développement de l’économie circulaire »  ?
En quoi les rejets toxiques (dioxines, furanes, métaux lourds, particules fines / ultrafines / nanoparticules…) envoyés dans l’atmosphère et dont une partie pourra se retrouver dans notre terre et nos aliments respectent les trois objectifs annoncés par ILEVA dans le document de synthèse de concertation (p.13) et « engagent la Réunion dans une démarche vertueuse », « préservent l’environnement en réduisant les nuisances et les pollutions » et « favorisent […] le développement de l’économie circulaire »  ?
En quoi les résidus dangereux d’épuration des fumées d’incinération (5500 tonnes) créés par l’incinérateur-UVE et qui doivent être exportés dans un des 14 centres de gestion des déchets très dangereux respectent les trois objectifs annoncés par ILEVA dans le document de synthèse de concertation (p.13) et « engagent la Réunion dans une démarche vertueuse », « préservent l’environnement en réduisant les nuisances et les pollutions » et « favorisent […] le développement de l’économie circulaire »  ?
Enfumage N° 3 : Le financement est bouclé et il n’y aura pas d’augmentation des taxes
Voici un extrait d’un article paru sur le site Actu.Environnement le 7/12/2019 intitulé « Unité CSR à La Réunion : Ileva lance une concertation sur fond d’incertitudes » :
Reste un point crucial à régler : assurer l’équilibre financier du projet. Un rapport du ministère de la Transition écologique sur la gestion des déchets sur l’île de La Réunion, publié fin 2018, explique que les recettes annuelles du site devront s’élever à 27,7 M€.
Deux financements sont possibles : une hausse des recette fiscales et la vente de l’électricité. Ce dernier financement est donc capital. L’étude de faisabilité financière d’Ileva se base sur un tarif de vente compris entre 90 et 200 euros par mégawattheures (€/MWh), ce qui générerait des revenus annuels compris entre 8,1 et 18 M€. Plus précisément, le syndicat juge « tout à fait envisageable » d’obtenir 140 €/MWh d’EDF, puisqu’il s’agit du tarif accordé aux unités de combustion de bagasse ou de charbon.
Mais, pour l’instant, les négociations avec EDF semblent patiner. En octobre 2018, le député David Lorion (LR) a interpellé le ministère de la Transition écologique. Il estime que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) doit fixer au plus vite le tarif d’achat. Problème : la CRE ne peut pas autoriser EDF à acheter l’électricité de l’unité CSR si le projet n’est pas inscrit dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) réunionnaise pour la période 2019-2028. Or cela n’est pas acquis, car le conseil régional s’oppose au projet d’Ileva. En conséquence, « le président de la CRE [a conseillé] au président d’Ileva de ne pas signer le marché ».

Nous rappelons également que les 18,5 M€ de fonds européens (FEDER) sur lesquels était construit le financement du projet prévus dans l’équilibre budgétaire du projet d’incinérateur ont été supprimés par l’Autorité de gestion qui s’oppose clairement au projet d’implantation d’incinérateur. ILEVA aurait-elle pris le risque de signer l’attribution d’un marché de plusieurs centaines de millions d’euros sans avoir préalablement garanti son financement ? En signant l’attribution du marché, ILEVA tente-t-elle un passage en force, un coup de poker avec l’argent des contribuables ? »

ENFUMAGE N° 4 : Il n’y a pas d’alternative à l’incinérateur-UVE
Loin de mettre en question la stratégie de valorisation des déchets ultimes (réellement non recyclables, ce qui n’est pas garanti par le tri mécanique en amont de l’incinérateur), les Réunionnaises et Réunionnais conscients et inquiets pour leur Santé, leur Cadre de Vie, leur Pouvoir d’Achat et leurs Emplois, soulignent qu’il existe deux modes principaux de valorisation énergétique des déchets ultimes  : l’incinération et la thermoconversion ou traitement thermique (pyrolyse, gazéification, pyro-gazéification, torche à plasma…) transformant les déchets en un gaz appelé Syngaz comme de l’Hydrogène. Les procédés de gazéification sont utilisés partout dans le monde (Japon, Canada…) et en Europe (Espagne, Autriche, Suède, Finlande…) et traitent depuis plusieurs décennies des millions de tonnes de déchets ultimes.
Les avantages de la gazéification sont : un moindre impact sanitaire & environnemental car il n’y a pas de rejet toxique de DIOXINES et pas de résidus dangereux d’épuration des fumées – les REFIOM, concentrés de pollutions totalement inutilisables ; une plus grande modularité – réversibilité des installations qui peuvent être rentables pour de ‘petites’ unités de 30 à 60 000 tonnes mieux réparties sur le territoire ; la conformité aux documents de planification régionaux : PRPGD ‘0Déchet’ enfoui/incinéré et PPE ‘100%ÉnergiesRenouvelables’ ; la capacité d’éliminer une partie des millions de tonnes déjà enfouies dans l’île et des DAE (Déchets d’Activité des Entreprises) dangereux comme l’Amiante par exemple. En outre, l’hydrogène (H2) produit pourrait servir soit au stockage d’énergie – comme par exemple dans le micro-réseau de Mafate – soit à de la mobilité propre/décarbonée, comme le réseau de bus Hydrogène Eiffi-H2 en île de France.
Une étude sur la gazéification des CSR a été menée en Janvier 2019 par la FEDEREC [Fédération nationale des entreprises du Recyclage] et conclut « qu’il est techniquement possible de valoriser des CSR avec une unité de gazéification à lit fluidisé . La granulométrie des CSR, leur densité et leur taux de cendres ne s’y opposent pas ». à condition de lever certains verrous technologiques concernant principalement les Valeurs Limite d’Emission ou VLE. Précisément, l’Université de La Réunion lance un projet pilote semi-industriel ‘SYNBIOZER’ (300 kW) de gazéification de déchets sur le campus du Tampon qui permettra de tester la composition optimale permettant d’obtenir un syngaz de qualité tout en respectant les VLE [Valeurs Limite d’Emission].
C’est pourquoi, à titre d’expérimentation Outre-Mer, un moratoire de 18 mois sur l’exécution du marché de 404 Millions d’euros ttc incluant la construction-exploitation-maintenance d’un UVE-incinérateur permettrait de tester des procédés innovants et plus écologiques de valorisation des déchets ultimes, alternatifs à l’incinération et, d’une manière générale, de soutenir la Recherche & Développement sur la Gazéification de CSR en France.

Notons que la ‘restitution’ de cette soit-disante ‘concertation’ d’ILEVA, le Mercredi 11 Déc. à 17h au Kerveguen (face au ciné REX Saint-Pierre) a été le rendez-vous de tous les Réunionnaises et Réunionnais conscients et responsables pour dire STOP A l’ENFUMAGE ! Ni Incinérateur Ni Enfouissement / Ni Peste Ni Choléra. A cette occasion, il a été également rappelé la pétition https://www.change.org/p/ileva-par-respect-de-toutes-vies-sur-l-%C3%AEle-sur-terre-ou-dans-la-mer-non-a-l-incinerateur qui a recueilli à ce jour plus de 2000 signatures.

Christophe Payet


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