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Contribution postée le 6 décembre 2019 à 11 h 42 min

Dans un projet multifilière, lorsqu’on développe une filière c’est généralement au détriment des autres. Par exemple La Réunion ne produit pas suffisamment de déchets verts pour simultanément

* composter
* méthaniser
* incinérer

La seule présence de l’UVE va donc à elle seule appauvrir les autres filières, car d’une part le four doit être allumé en permanence, d’autre part l’injection de déchets verts sera nécessaire pour garantir un pouvoir calorifique élevé. Cela est regrettable car la filière UVE est justement celle dont le bilan carbone est le plus lourd. Et cela encore plus si on tient compte du coût du transport des Refiom vers le lieu de leur traitement.

Le maintien des dégagements toxiques (dioxines entre autres) en-dessous des normes, nécessite des filtres catalytiques qui consomment de l’électricité. Cette consommation d’électricité est-elle prise en compte dans l’estimation de la production électrique de l’UVE ?

On a du mal à voir en quoi la construction d’une usine peut être « évolutive dans le temps » comme annoncé. Idem pour la flexibilité « face à l’évolution de la nature et de la qualité des déchets » : Comment continuer à fabriquer du CSR lorsqu’il y aura (heureusement) de moins en moins de plastique ? Il manque d’ailleurs une étude comparative sur l’intérêt économique qu’il y a à recycler localement ce qui ne l’est pas : des usines permettant de recycler le PET, de séparer le métal du carton dans les briques de lait, etc.

L’évolutivité est également difficile à mettre en œuvre s’il est prévu d’alimenter Pierrefonds en électricité avec l’UVE : comment expliquer aux habitants que grâce à leur comportement vertueux en matière de prévention des déchets ils doivent renoncer, à terme, à cette électricité prétendûment gratuite ?

La phrase « TOUT CE QUI EST RECYCLABLE EST RECYCLÉ, TOUT CE QUI N’EST PAS RECYCLABLE EST VALORISÉ » est d’ailleurs mensongère (actuellement bien peu de recyclable est recyclé, ce sera encore pire lorsqu’on valorisera du recyclable). On le lit d’ailleurs : « l’UVE pourra fonctionner avec de la biomasse végétale issue des déchets verts aujourd’hui non valorisés » : n’est-ce pas là admettre que le compostage n’est pas optimal ?

Concernant les « 62 emplois qualifiés » on constate l’absence de promesse que ces emplois sont locaux. Aux citoyens de juger.

Run’eva se vante de « Donner la priorité à … l’économie circulaire : ressourceries … » : Cela est manifestement faux, à la lecture de la synthèse on voit bien que c’est à l’UVE que la priorité est donnée (et encore une fois on ne peut pas jouer sur
les deux tableaux à la fois).

« Malgré les efforts … , la réduction des déchets à la source est un très long combat » : Le combat est mené assez mollement par Ileva (euphémisme), les efforts sont fort peu visibles.

On remarquera que le projet est décrit non pas au conditionnel mais à l’indicatif comme pour mieux persuader que tout est déjà joué et cela est incompatible avec la notion même de consultation et même de démocratie. Selon le Robert (le dictionnaire, pas le président de région !) « consulter » signifie « demander avis, conseil ». Or je peine à voir à quel moment on me demande mon avis, au contraire cette « consultation » prend un caractère franchement promotionnel pour ne
pas dire propagandal avec l’ileva bus. Le fait que l’adresse mail des « garants » soit située dans le nom de domaine « ileva.re » est également source d’inquiétude.

Pour résumer voici les 3 « objectifs d’Ileva » :

1 : ENGAGER LA RÉUNION DANS UNE DÉMARCHE VERTUEUSE AU PLAN ÉCOLOGIQUE : on en est loin avec la production de mâchefer, de Refiom et d’appauvrissement des déchets verts occasionné par l’incinération. Rappelons à ce propos que, le plastique se fabriquant à partir du pétrole, on devrait le considérer comme un combustible fossile.

2 : PRÉSERVER L’ENVIRONNEMENT EN RÉDUISANT LES NUISANCES ET LES POLLUTIONS : La nuisance olfactive sera effectivement réduite, mais au détriment des pollutions par les dioxines, par les mâchefers, par les Refiom, et surtout l’impact sur la santé publique.

3 : CRÉER DE LA VALEUR, DE L’EMPLOI ET FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE : Cet impératif est tout simplement incompatible avec le projet qui est présenté.

Mettre en place une vraie filière de recyclage des matières plastiques (toutes les matières plastiques), recycler les textiles plutôt que les incinérer, recycler ou composter le bois (plutôt que l’incinérer), lutter vraiment contre le gaspillage alimentaire, et surtout réduire les déchets à la source, serait bien meilleur moyen de créer de la valeur, des emplois (plus d’emplois, de surcroît locaux) et l’économie circulaire (l’incinération n’a rien de circulaire, faut-il le rappeler ?).


Réponses à la contribution

Réponse de Run’Eva postée le 11 décembre 2019 à 12 h 13 min

Dans un projet multifilière, lorsqu’on développe une filière c’est généralement au détriment des autres. Par exemple La Réunion ne produit pas suffisamment de déchets verts pour simultanément

* composter
* méthaniser
* incinérer

Réponse d’ILEVA: le syndicat mixte ILEVA a traité sur ses cinq plateformes, plus de 102 000 t de déchets végétaux issus des collectes des ménages en porte à porte.
Sur ces 102 000 t, seules près de 40 000 t ont été stockées en ISDND et utilisés en couverture, faute de filière de retour au sol des broyats et composts produits. Le projet RunEVA prévoit dans un premier temps de n’incorporer que 10 000 t de ce gisement au process de cocompostage des digestats de méthanisation de biodéchets (en vue d’une valorisation organique), ainsi qu’au process de séchage des digestats de méthanisation de FFOM (Fraction Fermentescibles des Ordures Ménagères).
Ainsi, RunEVA ne vient pas fragiliser les filières de valorisation des déchets végétaux existantes, mais compléter le panel de valorisations possibles de ce gisement.

La seule présence de l’UVE va donc à elle seule appauvrir les autres filières, car d’une part le four doit être allumé en permanence, d’autre part l’injection de déchets verts sera nécessaire pour garantir un pouvoir calorifique élevé. Cela est regrettable car la filière UVE est justement celle dont le bilan carbone est le plus lourd. Et cela encore plus si on tient compte du coût du transport des Refiom vers le lieu de leur traitement.

Réponse d’ILEVA: il n’y a pas d’injection de déchets verts en vue de garantir un pouvoir calorifique élevé des combustibles valorisés dans l’UVE. Le CSR préparé à partir des OMr triées présentera un pci minimal de 12MJ/kg. L’ajout de déchets végétaux permet d’améliorer le séchage des digestats de FFOM, dont le retour au sol ne sera pas possible. Ce retour au sol est privilégié pour les digestats de biodéchets.

Le maintien des dégagements toxiques (dioxines entre autres) en-dessous des normes, nécessite des filtres catalytiques qui consomment de l’électricité. Cette consommation d’électricité est-elle prise en compte dans l’estimation de la production électrique de l’UVE ?
Réponse d’ILEVA: cette consommation, ainsi que toutes les consommations électriques du pôle RunEVA , sont d’ores et déjà comptabilisées dans l’autoconsommation de l’électricité produite (par la valorisation énergétique des CSR et du biogaz). La production électrique livrée correspond à la production totale dont on soustrait l’autoconsommation du site.

On a du mal à voir en quoi la construction d’une usine peut être « évolutive dans le temps » comme annoncé. Idem pour la flexibilité « face à l’évolution de la nature et de la qualité des déchets » : Comment continuer à fabriquer du CSR lorsqu’il y aura (heureusement) de moins en moins de plastique ? Il manque d’ailleurs une étude comparative sur l’intérêt économique qu’il y a à recycler localement ce qui ne l’est pas : des usines permettant de recycler le PET, de séparer le métal du carton dans les briques de lait, etc.

Réponse d’ILEVA: ce n’est pas la construction de l’usine qui est évolutive dans le temps, mais son exploitation. La conception de l’unité de valorisation énergétique permet de mettre en œuvre la réversibilité de l’installation, terme réglementaire indiquant que l’installation peut être alimentée par d’autres combustibles issus de ressources dites « renouvelables ».

L’évolutivité est également difficile à mettre en œuvre s’il est prévu d’alimenter Pierrefonds en électricité avec l’UVE : comment expliquer aux habitants que grâce à leur comportement vertueux en matière de prévention des déchets ils doivent renoncer, à terme, à cette électricité prétendûment gratuite ?

Réponse d’ILEVA: L’électricité produite n’est pas destinée à alimenter uniquement Pierrefonds. Cette électricité est injectée dans le réseau électrique public de la Réunion, qui est interconnecté et exploité par EDF. Cette électricité participe au mix énergétique, au titre d’une production de base de 17 MW. Afin de déconnecter la production d’électricité de l’alimentation de RunEVA en déchets ménagers, l’unité de valorisation énergétique doit être réversible: elle peut donc être alimentée par d’autres combustibles de substitution : biomasse énergie, CSR issus de déchets des filières professionnelles…

La phrase « TOUT CE QUI EST RECYCLABLE EST RECYCLÉ, TOUT CE QUI N’EST PAS RECYCLABLE EST VALORISÉ » est d’ailleurs mensongère (actuellement bien peu de recyclable est recyclé, ce sera encore pire lorsqu’on valorisera du recyclable). On le lit d’ailleurs : « l’UVE pourra fonctionner avec de la biomasse végétale issue des déchets verts aujourd’hui non valorisés » : n’est-ce pas là admettre que le compostage n’est pas optimal ?

Réponse d’ILEVA: Ce qui est mensonger, c’est l’idée du recyclage infini, dans le système de gestion actuelle des déchets. L’idée du recyclage infini conduit à l’idée de produire infiniment puisque l’on pourra toujours recycler. Hors, ce recyclage est aujourd’hui limité, il passe par des systèmes d’exploitation des pays les plus pauvres, à l’issue d’importants transports maritimes au bilan carbone conséquent. ILEVA souhaite favoriser donc la valorisation locale des gisements:
-Valorisation matière: développement d’unités de recyclage locales à travers des appels à projet, unités alimentées par les flux régionaux issus du tri des déchets.
-Valorisation énergétique des résidus non recyclables.

Concernant les « 62 emplois qualifiés » on constate l’absence de promesse que ces emplois sont locaux. Aux citoyens de juger.

Run’eva se vante de « Donner la priorité à … l’économie circulaire : ressourceries … » : Cela est manifestement faux, à la lecture de la synthèse on voit bien que c’est à l’UVE que la priorité est donnée (et encore une fois on ne peut pas jouer sur les deux tableaux à la fois).

« Malgré les efforts … , la réduction des déchets à la source est un très long combat » : Le combat est mené assez mollement par Ileva (euphémisme), les efforts sont fort peu visibles.

Réponse d’ILEVA: Nous vous rappelons que le périmètre d’intervention d’ILEVA est limité au traitement et à la valorisation des déchets interceptés dans ses installations. La prévention et la collecte est du ressort des intercommunalités membres d’ILEVA, et la planification de la gestion, y compris la planification de l’économie circulaire, est la compétence du conseil régional, en charge du PRPGD (Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets).

On remarquera que le projet est décrit non pas au conditionnel mais à l’indicatif comme pour mieux persuader que tout est déjà joué et cela est incompatible avec la notion même de consultation et même de démocratie. Selon le Robert (le dictionnaire, pas le président de région !) « consulter » signifie « demander avis, conseil ». Or je peine à voir à quel moment on me demande mon avis, au contraire cette « consultation » prend un caractère franchement promotionnel pour ne
pas dire propagandal avec l’ileva bus. Le fait que l’adresse mail des « garants » soit située dans le nom de domaine « ileva.re » est également source d’inquiétude.

Réponse d’ILEVA: il est possible, pour tous, de rédiger une contribution libre à travers le formulaire de concertation. Chaque contribution est analysée et intégrée dans le bilan de la concertation. Par ailleurs, la concertation est encadrée par 3 garants nommés par la CNDP, qui veillent à la complétude et à la transparence de l’information ainsi qu’à la tonalité du discours.
La propagande peut en effet revêtir plusieurs formes et émaner de diverses sources: associations environnementales, groupes politiques, diffusion de spots publicitaires en salle de cinéma…
Les garants étant simultanément sur plusieurs concertations et débats publics, ils ont souhaité bénéficier d’une adresse dédiée, leur permettant d’accéder aux informations de la concertation RunEVA.

Pour résumer voici les 3 « objectifs d’Ileva » :

1 : ENGAGER LA RÉUNION DANS UNE DÉMARCHE VERTUEUSE AU PLAN ÉCOLOGIQUE : on en est loin avec la production de mâchefer, de Refiom et d’appauvrissement des déchets verts occasionné par l’incinération. Rappelons à ce propos que, le plastique se fabriquant à partir du pétrole, on devrait le considérer comme un combustible fossile.

Réponse d’ILEVA: le CSR est constitué d’une fraction renouvelable et d’une fraction fossile (films plastiques). A terme, la diminution de l’usage du plastique conduira à l’augmentation de la part renouvelable de ce combustible.

2 : PRÉSERVER L’ENVIRONNEMENT EN RÉDUISANT LES NUISANCES ET LES POLLUTIONS : La nuisance olfactive sera effectivement réduite, mais au détriment des pollutions par les dioxines, par les mâchefers, par les Refiom, et surtout l’impact sur la santé publique.

Réponse d’ILEVA: il existe désormais une réglementation à jour en ce qui concerne les émissions des installations de valorisation énergétique. Les sous-produits de cette valorisation feront donc l’objet d’un traitement au sein d’installations réglementaires dédiées à cet effet.

3 : CRÉER DE LA VALEUR, DE L’EMPLOI ET FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE : Cet impératif est tout simplement incompatible avec le projet qui est présenté.

Mettre en place une vraie filière de recyclage des matières plastiques (toutes les matières plastiques), recycler les textiles plutôt que les incinérer, recycler ou composter le bois (plutôt que l’incinérer), lutter vraiment contre le gaspillage alimentaire, et surtout réduire les déchets à la source, serait bien meilleur moyen de créer de la valeur, des emplois (plus d’emplois, de surcroît locaux) et l’économie circulaire (l’incinération n’a rien de circulaire, faut-il le rappeler ?).

Réponse d’ILEVA: Toutes ces filières sont compatibles et facilitées par le projet RunEVA (par la massification des flux de matières recyclables). Nous vous invitons à parangonner davantage sur le traitement des déchets mis en œuvre dans les pays les plus avancés en terme d’industrie de l’énergie et d’industrie de la matière.
Cordialement,


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